Archive for février, 2009

Je viens vous présenter une de mes dernières lectures, que j’ai ADOREE, mais qui malheureusement est bien loin de ma pratique (d’où mon titre…) Il s’agit du livre de Marshall B. Rosenberg, Les mots sont des fenêtres (ou bien ce sont des murs). D’ailleurs, je trouve que le titre lui-même est déjà très intéressant, c’est dire mon enthousiasme !!

Donc voici les principes que je m’encourage vivement à appliquer :

  • Arrêter de juger, comparer, exiger, assumer la responsabilité de ce que je ressens, de ce que je veux. Tout ce qu’on fait est un choix, par exemple quelqu’un dit : “je dois bien aller travailler”. Non, c’est lui qui choisit (peut-être parce qu’il veut gagner de l’argent par exemple). Quelqu’un qui dit “je dois faire le repas” peut assumer son choix (ou pas mais alors il ferait mieux de faire une plâtrée de pâtes) en disant “je choisis de faire le repas parce que j’ai envie de manger équilibré, ou parce que ça me permet de manger ce que j’aime, ou parce que je suis fier de le faire moi-même…”
  • Observer sans jugement ni évaluation. Un interlocuteur qui perçoit la moindre critique va se braquer au lieu de m’écouter.
  • Identifier et exprimer mes sentiments (la difficulté étant d’exprimer ses sentiments réels le plus clairement possible, et non de décrire des pensées, des jugements ou des interprétations) Exemple donné par l’auteur : au lieu de dire “je me sens nul à la guitare”, on peut dire “je suis déçu de mes talents de guitariste”, ou “je suis impatient de progresser”, ou “je suis mécontent de la façon dont je joue” Si vous êtes aussi pauvres que moi en vocabulaire pour exprimer des sentiments, voilà une liste de l’auteur qui pourra vous aider : ici.
  • Relier mon sentiment à mon besoin. “Si nous exprimons nos besoins, nous augmentons nos chances qu’ils soient satisafaits”, dixit l’auteur. Attention, le besoin doit être un message “JE” et non un message “TU” ! Exemple : “je suis déçue parce que TU ne finis pas ta soupe”, ça ne marche pas. On peut remplacer par “je suis déçue quand tu ne finis pas ta soupe parce que JE veux que tu deviennes un garçon fort et en bonne santé”. Autre exemple : “Je suis en colère parce que LE DIRECTEUR n’a pas tenu sa promesse” pourrait être remplacé par “Je suis en colère que le directeur n’ait pas tenu sa promesse parce que JE voulais prendre ce week-end pour aller voir mon frère”
  • Accueillir un message négatif sans me sentir fautive ni rejeter la faute sur autrui. Identifier les sentiments et besoins qui se cachent derrière ce message négatif. Exemple “Tu es l’individu le plus égoïste qui soit !” “Te sens-tu blessé parce que tu aurais besoin que tes préférences soient mieux prises en compte ?”. Il ne s’agit pas de donner raison à l’autre, mais d’entendre ses raisons. On est d’accord je pense, c’est super dur, d’autant plus quand on est nous-mêmes affectés par le message qui nous est envoyé…
  • Formuler une demande précise (demander ce qu’on veut, pas ce qu’on veut pas : ne pas dire “Nathan, arrête de taper avec ce bâton” mais “Nathan, je voudrais que tu tapes à tel endroit seulement”) C’est bizarre comme ce point m’est difficile. Des fois, je ne sais pas moi-même ce que j’attends de l’autre. Que pourrait-il faire pour que je me sente mieux ? Me poser la question m’aide (parfoisClin d'oeil) à assumer mes responsabilités dans une dispute par exemple.

Voilà donc un modèle de communication non violente, respectueuse de chacun, dont j’aimerais m’inspirer. Mais en même temps, ça pose un problème. L’auteur écrit : “L’objectif de la CNV [communication non violente] n’est pas de changer les autres et leurs comportements afin d’obtenir ce que nous voulons. Il est d’établir des relations fondées sur la sincérité et l’empathie qui, au bout du compte, satisferont les besoins de chacun.” Sur ce point, j’aimerais vraiment vos réactions, chers lecteurs : peut-on poser des limites à ses enfants en utilisant la CNV ? Un psychologue qui donnait une conférence près de chez moi sur le thème de la communication disait : “ne pas chercher à convaincre mais à transmettre”.