Archive for Enfance

Voilà un lien avec de très belles photos de portage à travers le monde : http://www.flickr.com/groups/ethnicbabycarriers/pool/

 Et voilà quelques anecdotes de mon expérience personnelle :

 Quelques jours après la naissance de Nathan, alors que je le porte dans un slim (un porte-bébé dans lequel bébé est allongé), je croise une voisine en bas de chez moi qui commence à me dire : “alors, bébé a toujours pas pointé son nez ?” “Ah mais si, il est là !”

 ça m’est arrivé très souvent que les gens me croient enceinte, surtout l’hiver, avec un manteau par-dessus, et puis tout à coup ils me regardent bizarrement, voient les pieds qui dépassent, et comprennent enfin !

 Je me suis fait arrêtée une fois par un homme noir qui m’a dit que c’était la première fois qu’il voyait une blanche porter son enfant comme je le faisais. Souvent, on m’a demandé si j’avais été en Afrique. Pourtant, la technique que j’utilise est différente. Eux portent dans un pagne en général.

 Depuis le temps que je porte en écharpe, c’est vraiment devenu un geste naturel. Quand nous étions au Raincy, les gens ont fini par s’habituer. Mais quand on est arrivés ici, je sortais de voiture, attrapait Nathan et “l’envoyait” sur mon dos… et puis je m’apercevais que tous les gens autour s’étaient arrêtés et me fixaient comme une extra-terrestre !! Difficile pour moi de ne pas rire…

 Il y a beaucoup de personnes aussi qui ont trouvé que c’était bien la meilleure place du monde : contre sa maman. Les gens disent en rigolant : “on prendrait bien sa place”.

Nous avons fait un certains nombre de choix pour nos enfants qui peuvent paraître incompatibles avec la vie de notre couple : cododo, allaitement long, enfants non confiés à des tierces personnes la nuit avant qu’ils n’y soient prêts… On entend souvent dire dans la société actuelle qu’il faut, pour qu’un couple tienne, que celui-ci se retrouve régulièrement “en amoureux”, qu’il faut que la mère prenne du temps pour elle sans ses enfants. Je pense que ce sont des idées reçues qui portent certainement une part de vérité mais qui ne correspondent pas à tout le monde.

D’abord nous nous sommes mariés pour passer notre vie entière ensemble, et donc on se dit qu’on a toute la vie pour se faire des week-end en amoureux. En attendant de passer un week-end entier ensemble, nous profitons quand même de moments rien que pour nous. Les enfants se couchent assez tôt en ce moment, vers 20 heures (je dis en ce moment parce que leur rythme change en fonction des saisons, des maladies, des poussées dentaires, de la lune… Et nous essayons de nous y adapter.) Donc en ce moment, nous avons nos soirées ensemble. Nous aimons regarder un bon film ensemble, éventuellement faire un jeu, mais surtout nous parlons beaucoup. Dans la journée, nous avons aussi des moments pour nous. Nos enfants savent jouer seuls et même un peu ensemble déjà. Par contre, c’est vrai que nous ne pouvons pas forcément choisir ces moments. Il y a des moments où les enfants ont besoin de nous, et on ne peut pas les laisser dans leur chambre à ces moments-là. Nous avons aussi la chance d’habiter une grande maison où il est facile de trouver un endroit pour avoir un peu d’intimité. Enfin, nous aimons faire des choses en famille, tous ensemble. Aller se promener en forêt, aller à la piscine, faire un jeu de société, chahuter dans le lit,… Et ces moments font aussi partie de notre vie d’amoureux. Nous aimons être ensemble, avec nos enfants.

On entend souvent dire aussi qu’il faut apprendre aux enfants à se séparer de leurs parents et qu’il faut leur apprendre la socialisation (!). Je ne suis pas du tout d’accord avec ça. Voilà l’exemple de Manon : elle a tété la nuit aussi jusque vers 18 mois (je l’ai ensuite sevré la nuit car j’étais enceinte et je travaillais encore, je trouvais ça trop fatigant). Je ne l’ai jamais laissée la nuit à personne avant. La première fois que je l’ai laissée (à mes parents), elle était prête et nous aussi et ça s’est super bien passé. Nous avons profité de notre week-end, elle avec ses grands-parents et nous en amoureux ! Maintenant, je la laisse de temps en temps à ses grands-parents ou à sa grand-mère paternelle. Elle est toujours ravie et nous sommes contents aussi ! Cet été, elle a failli partir en vacances une semaine à la mer avec sa grand-mère. Nous en avons beaucoup parlé, mais la semaine avant le départ, elle a changé d’avis, a pleuré, ne voulait vraiment plus partir. Je remercie mille fois sa grand-mère d’avoir su accepter ce changement de Manon et reporter ce projet de vacances avec sa petite-fille à une prochaine année. Peut-être que cet été, Manon sera prête. En tout cas, je préfère attendre qu’elle le soit pour qu’elle puisse passer de bonnes vacances et en garder un bon souvenir. CHAQUE CHOSE EN SON TEMPS. Il n’y a pas de concours à qui est parti le plus tôt en week-end, en vacances… Il est important pour moi de respecter le ryhtme de l’enfant, de lui permettre de prendre le temps de se construire une bonne sécurité affective. Il ne s’agit pas de garder mes enfants pour moi, mais de les laisser partir d’eux-mêmes quand ils seront prêts. Je pense aussi qu’il y a des mères qui se sont forcées ou qui sont forcées de laisser leurs enfants très tôt et qui sont d’autant plus mères poules après, pour très longtemps…

Si je laissais Nathan aujourd’hui pour un wwek-end, je ne pense pas que nous en profiterions. Nathan tète plusieurs fois la nuit, je sens qu’il a besoin de moi. J’aurais donc déjà peur qu’il dorme mal, qu’il se réveille complètement (ce n’est pas le cas quand il tète, comme nous dormons ensemble, il n’a qu’à chercher le sein en dormant, je ne me réveille pas non plus), qu’il se sente perdu. J’aurais certainement des montées de lait gênantes, voire un engorgement (dans ce cas, je monte à 40° de fièvre, donc pour le week-end en amoureux, c’est râpé).

Mais je ne m’inquiète pas pour lui. Il sera prêt un jour. Et ce sera peut-être bientôt. Je le laisse depuis quelque temps une après-midi ou une soirée chez ses grands-parents ou avec une de ses tantes et il est ravi. Il demande même parfois à ma mère de l’emmener en allant chercher son manteau et ses chaussures quand elle passe nous voir !! Par contre, je l’ai laissé aussi quelques fois à une nounou et la séparation est plus difficile.

Quelle importance donnée à cet acte ! Un acte symbolique, maintenant souvent proposé au père. C’est d’ailleurs à peu près la seule chose qu’il puisse faire pour participer à la naissance de son enfant quand elle a lieu en milieu médicalisé.

Et pourtant, ce peut être tout autrement à la maison : pour la naissance de Nathan aussi, notre sage-femme Francine avait proposé à Nicolas de couper le cordon. Mais après tout ce qu’il venait de faire pour cet accouchement, cela lui semblait tellement dérisoire comme geste qu’il n’a pas voulu le faire.

Mais il faut savoir surtout que cet acte n’est pas obligatoire. On peut attendre que le cordon soit prêt à tomber. Il se détache alors de lui-même. C’est ce qu’on appelle les bébés lotus. Le placenta est enveloppé dans un tissu ou un sac posé contre l’enfant pendant quelques jours. Cette méthode peut permettre un apport de 40-60ml de sang. Cela correspond à une transfusion de 1200 ml de sang à un adulte. Couper le cordon peut ainsi abaisser jusqu’à 50 % la quantité de globules rouges reçus par l’enfant. C’est pourquoi maintenant, pour ceux qui ne souhaitent pas faire un bébé lotus, on conseille au moins d’attendre que le cordon arrête de battre pour le couper.

Couper le cordon renvoit symboliquement au fait de se détacher de la mère. Hors ça, ça tient à coeur beaucoup de gens. Il faut que cet enfant se détache de sa mère, elle doit apprendre à couper le cordon !!! Peut-être que le fait de voir une mère materner son enfant renvoit chacun à ce qu’il a vécu petit avec sa mère ? Les plus virulents sur ce principe de couper le cordon ont-ils été suffisamment maternés ?

Comme pour le cordon ombilical, on peut attendre que son enfant soit prêt avant de le sevrer, avant de le laisser dormir seul, avant de le laisser seul face à ses émotions…

Depuis plusieurs mois, on peut me voir faire des signes à Nathan en même temps que je lui parle. C’est un peu surprenant. Je lui dis par exemple : “tu veux manger Nathan ? ” et en même temps, je monte ma main avec les doigts tous collés vers ma bouche (on trouvera mieux comme explication de signe, désolée pour mon manque de clarté… Pour ceux que ça intéresse, je conseille ce site : http://signeavecmoi.perso.cegetel.net/ )

Bref, encore une lubie aura-t-on sûrement pensé ! Sauf que depuis 10 jours, mon petit Nathan a eu comme un déclic (enfin ! Je l’espérais depuis longtemps !). Il s’est mis à communiquer avec ses mains ! Il nous fait très clairement le signe “manger” et de façon assez systématique quand il a faim. En plus, souvent, il montre aussi ce qu’il veut manger. Il fait aussi les signes “bain”, “balançoire”, “tétée”, “j’ai mal” (pas facile celui-là pourtant, mais c’est vraiment trognon à voir ses petites mains qui tournicotent…) Et ce soir, il m’a répété le signe “dodo” quand j’allais aller le coucher. Alors là, vraiment c’est trop beau, sa petite main contre sa joue avec la tête qui se penche sur le côté…

C’est incroyable comme il apprend vite. Je faisais plusieurs de ces signes depuis 5 ou 6 mois (manger, bain, j’ai mal), mais depuis qu’il a commencé, j’en ai introduit d’autres qu’il reprend super vite. C’est vraiment génial de tout d’un coup pouvoir préciser ainsi notre communication. C’est vraiment comme l’explosion du langage oral à 18 mois… sauf que là, il n’en a que 12 !